Sans partir
19 au 29 janvier 2017
Voilà ce petit banc face à l’eau, muret, mâts, barques, pédalos, touristes, hôtel d’Angleterre derrière, terrasse de la crêperie, lac, rivage d’Evian de l’autre côté, Dent d’Oche sommet roche ligne du ciel, nuages encore blancs, après-midi, finalement même les cygnes sont hautains, kiosque à glaces, rade de rochers, débarcadère gris clair, piliers coulures de fientes blanches, léger Joran, je feins la sérénité de tous, je crie dedans : putain c’est toujours aussi beau triste seul immense doux étrange étroit… je suis debout à côté du banc je m’assois je respire honte je pleure je me noie toujours je nage béni je glousse enfant j’ai faim et cette eau verte je serre invisible la main de mon père j’ai hâte de sauter sur l’herbe dessous partout je reviens accroupis sur le sable à califourchon sur ton dos renversé je coule et la surface est trouble le corps lent s’approche du fond je souffle mon rire je ferme les yeux et le sable me couche adieu je meurs une seconde deux secondes trois secondes et je vois maintenant l’être assis sur le banc vert qui nous regarde vers l’avant… »
Sans Partir est un poème-monologue qui avance par « fragments d’intérieur » et calligrammes sur les pages.
Le son et la musique décrivent les dessins, réalisent un calligramme musical qui accompagne le poème, seul, immobile et mouvant.
Un être marche, perdu dans la ville. Il décrit simplement ce qu’il voit et ressent, au présent, Sans partir…
Distribution
Texte et mise en scène : Julien Mages
Conseils dramaturgiques : Anne-Laure Sahy
Jeu : Juan Bilbeny
Création sonore et musique : Immanuel de Souza
Création lumière et scénographie : Keyne Motte et Vicky Althaus
Costumes : Agnès Boudry
Administration : Cristina Martinoni | rue#91 7
Production, diffusion : Anne-Laure Sahy | rue#91 7
Coproductions : Arsenic — Centre d’art scénique contemporain — Lausanne
Petithéâtre — Sion
Soutiens: Loterie Romande, Fondation Ernst Göhner